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La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
29 décembre 2017

L'Âge des étoiles (Robert Heinlein, 1956/1974)

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     « Avec la surpopulation qui épuise les ressources de la Terre, la nécessité de trouver de nouveaux mondes habitables est devenue plus urgente encore en ce début de quatrième millénaire. Cependant, si le voyage interplanétaire est devenu techniquement possible, les vaisseaux spatiaux voyageront moins vite que la lumière et communiquer avec la Terre prendra chaque fois des années. Mais l'Institut de Recherches Prospectives a découvert une solution inattendue à ce dilemme : la télépathie. C'est ainsi que Pat, un adolescent extraverti, et son jumeau Tom vont pouvoir mettre leurs dons exceptionnels au service du grand projet de colonisation interstellaire. Tandis que Pat vieillira sur la Terre, Tom et tout l'équipage de l'Elsie échapperont à l'emprise du temps. Mais ces explorateurs d'un genre nouveau auront-ils jamais la chance de revoir le monde qu'ils ont quitté au terme des aventures extraordinaires qui les attendent dans les profondeurs de l'espace ? »

     J’essaie, de temps en temps, de me mettre à la SF. Mais comment se fait-il que ça ne marche quasiment jamais ? L’Âge des étoiles avait pourtant de quoi faire saliver : la couverture est toute belle (eh oui ça compte aussi), le texte compte 280 pages (soit 300 de moins que l’idée que je me fais des productions habituelles…), et pour ne rien gâcher, l’histoire est basée sur un paradoxe temporel : la fameuse histoire des jumeaux de Langevin qui ne vieillissent pas au même rythme, car l’un reste sur Terre quand l’autre s’en va parcourir l’espace. Et puis cette idée de télépathie, ce n’est pas mal non plus ! Quant à Robert Heinlein, sans être le plus connu de tous, c’est un auteur apprécié des connaisseurs, et aussi un peu du grand public, puisqu’il a publié une œuvre célèbre, Étoiles, garde à vous !, portée à l’écran sous le titre de Starship Troopers. Et enfin, les critiques que l’on peut voir ici et là sur la toile sont globalement très positives. Il y avait donc peu de chances que L’Âge des étoiles me déçoive. Eh bien si…  Certes, le roman est facile à lire grâce au style simple et limpide de l’auteur. Mais ça ne suffit pas… Alors pourquoi n’ai-je pas adhéré ? Pour des raisons variées, d’importance inégale. Avant tout, je ne m’attendais pas à ce type de développement. J’ai été passablement frustré par le fait que le héros se promène dans l’univers, tutoie les étoiles, slalome entre les systèmes solaires et n’ait pas l’idée de décrire un minimum ce qu’il voit. Non, Tom préfère nous parler de lui, de lui et encore de lui. Et de son frère jumeau, aussi. Pourquoi pas, après tout. Cela donne d’ailleurs un moment de psychologie assez captivant en milieu de roman, qui le voit échanger un dialogue constructif et éclairé avec son oncle Steve. Mais de là à ne jamais parler de ce qu’il y a autour de lui, non ! On a bien droit à quelques descriptions de planètes vers la fin du récit, mais rien de bien passionnant, et puis j’avais de toute façon plus ou moins décroché de la lecture à ce moment-là… Idem en toute fin de roman, quand Tom revient sur Terre 70 ans après son départ : on aimerait savoir si la société a changé au cours de son long voyage. Notre vœu ne sera pas exaucé…

     Il y a aussi quelques passages complexes : les problématiques technico-scientifiques m’ont parfois totalement dépassé, s’adressant manifestement davantage à un lectorat averti. Ainsi : « À une vitesse relative de “v”, l’intervalle de temps dans le premier cadre de référence est égal à l’intervalle de temps dans le second cadre de référence multiplié par la racine carrée de un moins le carré de la vitesse relative sur le carré de la vitesse de la lumière. » Oui jusqu’ici tout est clair, M. Gentil… Je vous rassure cependant : les passages de ce type sont assez peu nombreux dans le récit, c’est déjà ça ! Le paradoxe, c’est que l’on voit parfois des énormités qui viennent décrédibiliser ce côté « pointu », comme page 182, où l’on trouve « H²O ». Même moi, du haut de mon bac - 2 en physique, je sais que le 2 de cette formule n’est pas à mettre en exposant mais en indice (H2O, donc). Bon, cette erreur est plus à mettre sur le compte de l’éditeur que de l’auteur, me direz-vous. Certes, et de toute façon ce n’est qu’un détail. Mais je n’ai pas tous les jours l’occasion d’étaler mes connaissances en matière de sciences physiques, alors reconnaissez qu’il aurait été dommage de m’en priver ! Tout aussi accessoirement, ou presque, j’ai eu du mal avec certains détails, comme la petite copine que le héros partage avec son frangin, comme si c’était la chose la plus naturelle au monde. Un peu dérangeant... Il y a aussi la question de la surpopulation, qui est tout de même présentée comme la cause du voyage. On s’attend à un gros chiffre, et on apprend en fait que la Terre n’est peuplée que de cinq milliards d’habitants, ce qui semble assez peu pour un début de quatrième millénaire ! Cela dit, il est vrai que le roman est sorti en 1956, où d’après mes recherches très fouillées sur Internet (en l’occurrence Wikipédia), la population était estimée à 2,5 milliards à cette époque. Plus généralement, ce concept de surpopulation, tout comme d’ailleurs la colonisation des autres planètes du système solaire, se révèle franchement sous-exploité. Cette idée fait finalement figure de prétexte et, plus développée, aurait pu apporter davantage de corps à l’histoire, qui s’attarde sur des thèmes moins prenants à mes yeux, comme le quotidien de la vie de groupe dans le vaisseau et les états d’âme du héros. Pour résumer, j’attendais autre chose de ce roman, qui m’a globalement déçu. Mais je ne baisse pas les bras pour autant : un jour j’y arriverai avec la SF !

     N.B. : j’ai un doute au sujet de la période au cours de laquelle se déroule le récit : la quatrième de couverture indique que l’histoire se passe au début du quatrième millénaire, mais je n’ai pas le souvenir de l’avoir lu dans le texte. Je somnolais peut-être au moment où mes yeux ont parcouru le passage éventuel du roman où il en est question, mais le doute persiste, du coup si quelqu’un peut m’apporter une réponse précise à ce sujet, il est le bienvenu !

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Commentaires
La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
  • Bonjour, ce blog littéraire traite de mes lectures préférées mais aussi des romans que j'ai moins appréciés. Pour l'anecdote, il s'agit de la version modernisée de mon ancien blog (http://leblogdenico.space-blogs.com). Bonne lecture à vous !
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