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La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
27 décembre 2017

Le parrain (Mario Puzo, 1969/1970)

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     Le parrain est, tout comme (L’) Orange mécanique et Vol au-dessus d’un nid de coucou, une œuvre littéraire qui a été complètement éclipsée par le succès de son adaptation cinématographique. On a parfois tendance à se méfier de ce type de roman : puisque l’écrivain est tombé dans l’anonymat, on imagine un texte assez plat, transcendé par le génie du réalisateur. Je ne sais pas ce qu’il en est des autres exemples que j’ai mentionnés, mais en ce qui concerne le roman de Mario Puzo, ce préjugé est parfaitement injustifié : Le parrain est un excellent roman (meilleur encore que le film de Coppola), et son auteur un grand écrivain. Que de qualités dans ce texte : on apprend énormément sur l’univers de la Mafia, et l’auteur parvient à merveille à rendre compte des relations qui peuvent se nouer (méfiance perpétuelle, alliances, trahisons, règlements de comptes…) dans ce Milieu-là, ainsi que du pouvoir quasi illimité du « Don ». Mario Puzo nous offre un copieux mille-feuille (800 pages), souvent riche en suspense et rebondissements, qui fourmille de détails, d’anecdotes et de scènes réellement marquantes. L’auteur parvient à faire vivre les multiples personnages du roman, de l’emblématique et fascinant Vito Corleone au complexe Michael en passant par l’inquiétant Luca Brasi. Le style est également l’une des grandes forces du texte : exceptionnellement limpide et percutant, il rend la lecture extrêmement agréable et captivante. Pour vous en convaincre, lisez donc ce long premier chapitre (plus de 120 pages !), correspondant à la fameuse scène du mariage, qui traite plus généralement du quotidien et du fonctionnement de la Famille Corleone. Un régal ! Bref, Le parrain est tout bonnement éblouissant, même si j’émettrai tout de même un bémol : son aspect inégal. Certains passages sont sensiblement moins prenants, notamment ceux concernant Johnny Fontane, l’ancien chanteur devenu acteur et producteur grâce au bras long de Don Corleone. Cette intrigue est longuette, et semble un peu « hors-sujet » par rapport au reste du roman (je ne m’étonne d’ailleurs pas qu’elle ait été coupée au montage pour l’adaptation cinématographique). On trouve également quelques longueurs ici et là, et j’ai en outre trouvé que le texte avait un peu tendance à s’essouffler vers la fin. Le livre aurait ainsi pu être raccourci de 150 ou 200 pages, mais cette réserve n’estompe cependant en rien (ou si peu) l’immense plaisir que j’ai éprouvé à la lecture de ce foisonnant et passionnant roman, que je n’oublierai pas de sitôt.

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Commentaires
La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
  • Bonjour, ce blog littéraire traite de mes lectures préférées mais aussi des romans que j'ai moins appréciés. Pour l'anecdote, il s'agit de la version modernisée de mon ancien blog (http://leblogdenico.space-blogs.com). Bonne lecture à vous !
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