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La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
29 décembre 2017

La Couleur du bonheur (Wei-Wei, 1996)

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     Beau roman. Pourtant pas facile à dompter. Pour tout dire, ma première impression a même été plutôt négative. J’ai de prime abord eu du mal avec le style un brin familier de la narratrice. Mais au bout de quelques pages, ladite familiarité semble s’estomper pour un meilleur confort de lecture. Enfin « confort », il faut le dire vite. Car force est de reconnaître que cette lecture n’est pas des plus aisées. Les patronymes chinois y sont pour quelque chose. Contrairement à ce que pense l’héroïne, qui les perçoit comme « très souvent suggestifs et si faciles à retenir », ils ne rendent pas le texte toujours facile à suivre, du moins pour un Occidental. D’autant qu’il y a un nombre important de personnages, et que l’histoire se situe à cheval sur plusieurs périodes différentes. Là encore, c’est surtout au début que la lecture s’avère fastidieuse, même si je dois bien avouer que jusqu’au bout, le risque d’égarement demeure bel et bien présent ! Mais alors pourquoi avoir continué ma lecture, me demanderez-vous, si elle se révèle si difficile ? Parce que c’est un beau roman. Pourtant pas facile à dompter. Pour tout dire, ma première impression a même été plutôt négative. J’ai de prime abord eu du mal avec le style un brin… Allez, assez ri, je continue.

       La Couleur du bonheur est donc un très beau texte. Le style est le plus souvent simple et fluide, et le récit emploie le bon vieux procédé de la petite histoire dans la grande. Si cette dernière figure plutôt à l’arrière-plan, l’auteure parvient tout de même à évoquer la guerre contre le Japon, les ravages de la Révolution culturelle, les catastrophes naturelles qu’a connues le pays, mais aussi les traditions ancestrales chinoises, comme les mariages arrangés ou le terrible bandage des pieds. Autant de passages qui auraient sans doute mérité d’être davantage développés, mais qui ont le mérite d’être traités avec sobriété, en plus de se révéler souvent bouleversants – certains sont même difficilement supportables ! La « petite histoire », plus intimiste, est plus captivante encore : on est happé par les affaires sentimentales, familiales ou autres, auxquelles sont confrontés les protagonistes. Le tout, décrit de façon juste et intelligente, est rehaussé de légendes chinoises qui apportent leur lot de poésie au récit. Wei-Wei a par ailleurs la bonne idée d’opter pour des chapitres longs. On est loin du rythme saccadé d’un Beignets de tomates vertes, ce roman américain où Fannie Flagg « s’amusait » à changer d’époque toutes les quatre ou cinq pages, et tant pis pour le mal de mer du lecteur. Ici, l’auteure propose des chapitres d’une vingtaine de pages, ce qui rend bien plus limpide la lecture. Très bon roman donc, que cette Couleur du bonheur – laquelle s’avère d’ailleurs être le rouge, et constitue en quelque sorte le fil… rouge du récit. Une œuvre qui requiert certes un effort de lecture, mais dont le mélange de dureté et de douceur, la poésie, la sagesse – personnifiée par le personnage de Mei-Li – et le souffle romanesque ne peuvent que séduire. À la fois instructif, rythmé et émouvant, c’est sans nul doute un livre à lire et à relire !

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Commentaires
La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
  • Bonjour, ce blog littéraire traite de mes lectures préférées mais aussi des romans que j'ai moins appréciés. Pour l'anecdote, il s'agit de la version modernisée de mon ancien blog (http://leblogdenico.space-blogs.com). Bonne lecture à vous !
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