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La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
29 décembre 2017

Confessions d'un taoïste à Wall Street (David Payne, 1984)

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    « Fils illégitime d'une Chinoise et d'un pilote américain de la Seconde Guerre mondiale, Sun I a grandi dans un monastère du Szu-ch'uan et se destine à la vie humble d'un sage taoïste.
Le jour de ses vingt et un ans, son oncle Hsiao lui révèle que son père - Eddie Love - était un caïd de Wall Street. Bouleversé, le jeune homme décide aussitôt de partir pour New York, sur les traces du mythique homme d'affaires.
Au terme d'un hallucinant périple semé d'épreuves, le voilà immigré clandestin à Manhattan. Sun I va plonger tête baissée dans les vertiges de la Bourse, et jongler avec la corruption et l'innocence. Au péril de son âme...
 »

     Grand livre. Et gros livre aussi (1100 pages). Trop long certes, mais tellement bon ! Ce roman de David Payne sorti en 1984 est pourtant tombé dans l’oubli. On se demande bien pourquoi, tant ces Confessions regorgent de qualités ! La principale est sans nul doute sa richesse : le roman traite entre autres de la quête de soi, de celle du père, mais aussi du choc des cultures, mettant en exergue le contraste entre un paisible monastère taoïste et la pour le moins trépidante Bourse de Wall Street. Mais le Tao et le Dow sont-ils si opposés ? C’est l’un des fils conducteurs de ce roman ambitieux, à l’intelligence rare, d’autant plus impressionnante que l’auteur avait 29 ans lorsqu’il l’a écrit ! En fait, ce texte est tellement foisonnant qu’il faut probablement le lire plusieurs fois avant d’en appréhender toutes les nuances et subtilités. Précisons d’ailleurs aux non-traders dans l’âme qu’il est inutile de s’intéresser à la Bourse – sujet rebutant par excellence par sa complexité – pour apprécier ce récit, qui va bien au-delà, comme en témoignent les nombreuses réflexions (sur la vie, le capitalisme, l’amour, les religions…) dont regorge l’histoire. Payne parvient (presque) toujours à garder captif le lecteur grâce à son style simple et efficace, ses dialogues habiles et le zeste d’humour qui allège le tout. Les personnages sont singulièrement attachants et fouillés, on pense bien sûr au narrateur (bien que sa métamorphose soit un peu abrupte), à Kahn, trader fougueux, pour ne pas dire fou tout court, qui devient vite son maître à penser, ou encore au si humain et généreux Lo, cuisinier qui va aider le héros durant ses débuts new-yorkais. On pourra certes adresser quelques réserves au texte, comme le relatif manque de descriptions de la ville de New York et les quelques longueurs qui viennent un peu alourdir la lecture, surtout vers la fin, mais tout cela n’est que détail à côté des grandes qualités de ce roman complexe et cérébral mais jamais pédant. À lire !

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Commentaires
La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
  • Bonjour, ce blog littéraire traite de mes lectures préférées mais aussi des romans que j'ai moins appréciés. Pour l'anecdote, il s'agit de la version modernisée de mon ancien blog (http://leblogdenico.space-blogs.com). Bonne lecture à vous !
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