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La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
28 décembre 2017

Mississippi (Hillary Jordan, 2008/2010)

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     Une assez nette déception que ce Mississippi. Ce premier roman de l’Américaine Hillary Jordan se déroule dans cette contrée si rugueuse des États-Unis, à la fin des années 40. Le premier défaut que je trouve à ce récit est son manque de rythme. Contrairement à ce que l’on voit parfois, son thème principal n’est pas le racisme, qui n’apparaît le plus souvent qu’en toile de fond, mais la vie quotidienne dans une ferme de l’Amérique profonde. En ce qui me concerne, cela m’a beaucoup ennuyé, et déprimé par la même occasion. La dureté de ce mode de vie est certes relativement bien dépeinte, mais j’ai tout de même trouvé que l’auteure se complaisait dans la noirceur du ton, en plus de noyer le récit d’une surabondance de détails qui m’ont semblé anecdotiques. J’aurais préféré qu’elle mette la même énergie à élaborer une intrigue vraiment consistante, celle-ci ne commençant réellement que vers la page 300 (sur 360)... Niveau forme, le style est limpide, et l’aspect polyphonique rythme la lecture, même si, c’est la loi du genre, elle l’embrouille parfois un peu. À ce propos, je trouve dommage que le fort détestable – et en un sens, savoureux – Pappy n’ait pas voix au chapitre ! Reste que j’ai apprécié ses apparitions, je me surprenais même à les espérer. En fait, il aurait presque pu me paraître attachant s’il n’y avait pas eu les 60 dernières pages… En ce qui concerne les autres protagonistes, j’ai apprécié la vitalité « brisée » de Jamie, ainsi que le mélange d’austérité et d’humanité de son grand frère Henry. J’ai en revanche eu plus de mal avec Laura, la femme de ce dernier, que j’ai trouvée un peu fade. Les passages sur ses sentiments à l’égard de son beau-frère sont d’ailleurs d’un intérêt plus que limité. J’ai en outre trouvé assez peu d’intérêt aux personnages noirs, qui m’ont semblé  manquer de consistance : au final, je n’en retiendrai pas grand-chose, hormis peut-être leur goût pour les choses occultes et leur parler « petit-nègre », qui a fini par m’agacer. Pour résumer, ce roman n’est pas dénué de qualités, loin de là, mais ne fonctionne que par à-coups. Il y a un trop grand déséquilibre entre les rares scènes sur le racisme, voire aussi sur la vie de soldat durant la Seconde Guerre mondiale, et les trop nombreuses descriptions de la vie de la ferme. Outre la lenteur et la « pesanteur » du roman, ses carences en termes d’intrigue et d’originalité m’ont également un peu déçu. Bref, ce roman me semble globalement assez surévalué. Dans un genre approchant, j’ai largement préféré Les marécages, de Joe Lansdale.

P.S. : ne pas lire la quatrième couverture (en grand format) qui en dit trop…

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Commentaires
La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
  • Bonjour, ce blog littéraire traite de mes lectures préférées mais aussi des romans que j'ai moins appréciés. Pour l'anecdote, il s'agit de la version modernisée de mon ancien blog (http://leblogdenico.space-blogs.com). Bonne lecture à vous !
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