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La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
27 décembre 2017

Les enfants du crépuscule (Serge Brussolo, 1997)

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     En Floride, Peggy Meetchum reçoit un coup de fil de la police : sa sœur est décédée. Et cela ne ressemble pas un accident… Comprenant qu’il ne faut rien attendre du shérif du coin, désespérant de mauvaise volonté, elle décide de mener l’enquête, et comprend vite que l’ « accident » a un lien avec la célèbre maison de poupée des McGregor, œuvre locale emblématique qui recèle bien des mystères. On dit même qu’elle est hantée par le fantôme de la petite-fille de son créateur, qui s’est noyée dans des circonstances étranges... Un Brussolo mi-figue mi-raisin mais qui offre néanmoins de belles surprises. Les points faibles sont assez nombreux : le début est longuet, et on ne s’attache jamais vraiment à Peggy, un constat qui revient souvent avec les personnages principaux, en particulier féminins, de Brussolo. Les descriptions de la Floride ne m’ont en outre pas plus passionné que ça. Certes l’auteur a le mérite de nous éviter les clichés de cartes postales pour nous faire visiter des endroits plus boueux. C’est Brussolo, quoi ! Mais je ne sais pas. Je n’ai pas tellement accroché. Au sujet de l’enquête proprement dite, elle nous déroute quelque peu puisque la quête initiale du meurtrier de la sœurette est vite balayée par le mystère autour de la maison. Pour l’anecdote, arrivé aux deux tiers du roman, lorsque j’ai vu le prénom « Lisa » (la sœur de Peggy), je ne me souvenais plus de qui il s’agissait ! Quant au dénouement, j’avoue que j’ai du mal à me faire une idée précise à ce sujet. D’un côté on peut dire que cela tient relativement la route, mais je dirais tout de même qu’elle est à la fois trop et trop peu prévisible. Trop parce qu’on soupçonne l’identité du coupable., et trop peu car il est absolument impossible de deviner certaines explications, même en retournant les divers éléments dans tous les sens, et je ne suis pas certain que ce soit un point fort dans un roman policier. Et puis bon, avec l’arrivée de l’ouragan au moment fatidique, je me suis cru replongé dans le roman de Laurent Gaudé, autant dire que là non plus, je ne suis pas sûr que ce soit un bon point pour cette lecture…

    Mais évidemment, si tout était mauvais, ce ne serait pas du Brussolo. D’abord, il faut reconnaître que l’ensemble se lit assez vite. Et puis on retrouve les grandes qualités de l’écrivain, que l’on apprécie de plus en plus à force au fur et à mesure que s’agrandit sa PBL (Pile de Brussolo Lus). Par exemple son humour : plus je lis cet écrivain, plus je suis sensible à cet élément si particulier et savoureux. Assez accessoirement, j’ai apprécié le bref passage sur l’hermétique et pédant livre d’art. Mais surtout, j’ai tout bonnement adoré certains passages autour de Jod, un artiste qui pour trouver l’inspiration renoue avec le mode de vie des hommes des cavernes afin de retrouver l’ « impulsion primale » ! Tout simplement hilarant ! J’ai en outre apprécié les passages autour du club du troisième âge, où les membres replongent dans les années 50 en recréant les conditions de l’époque. Je ne sais pas si ce concept est authentique ou provient de l’esprit de Brussolo mais j’ai en tout cas apprécié ces descriptions. Mais passons maintenant au plus gros point fort du livre : la maison ! Cette maison de poupée « miniature » qui fait tout de même 60 m² (!) est fascinante à souhait : tout y est reproduit dans le moindre détail, jusqu’au ventilateur et à la télévision miniatures qui marchent réellement ! D’excellents passages, vraiment. Brussolo n’a pas son pareil pour nous raconter des histoires « invraisemblables » (pas dans le mauvais sens du terme), avec un tel sens du détail que l’on finit par être tenté d’y croire ! Une maison aussi marquante que le chien de La main froide, c’est dire ! Et même s’il est évident que Les enfants du crépuscule est loin d’être aussi abouti que ce dernier, il nous permet quand même de bons moments de lecture, fût-ce par à-coups. Un roman à l’image de l’œuvre de l’écrivain, donc : des passages qui frisent le génie mais un ensemble inégal et loin d’être parfaitement exploité. Deux mots me viennent à l’esprit au terme de cette lecture : « dommage ! » et « encore ! »

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Commentaires
La lecture de Nico : coups de cœur (et de griffes) livresques
  • Bonjour, ce blog littéraire traite de mes lectures préférées mais aussi des romans que j'ai moins appréciés. Pour l'anecdote, il s'agit de la version modernisée de mon ancien blog (http://leblogdenico.space-blogs.com). Bonne lecture à vous !
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