Branle-bas au 87 (Ed McBain, 1973/1974)
Branle-bas au 87 est l’un des tout meilleurs épisodes de la saga du 87e district d’Ed McBain. Il est ici question de la guerre des gangs qui sévit dans les bas quartiers d’Isola : le conflit entre les Têtes de Mort et les Vengeurs écarlates pousse Randy Nesbitt, le « président » d’un troisième clan, à supprimer le chef de chacun des deux gangs afin d’« accélérer les négociations de paix » (!)… McBain livre ici une enquête atypique où, une fois n’est pas coutume, la vedette n’est ni Carella, ni Kling, ni aucun autre membre du commissariat, mais bien ce chef de gang complètement allumé qui se croit l’incarnation même de la vertu. On retrouve avec joie les ingrédients habituels des enquêtes du 87e : humour, bons dialogues, anecdotes sur les procédures policières (on apprend notamment quelques « trucs » pour tenir un interrogatoire), et description saisissante de Riverhead – l’équivalent du Bronx. Les personnages récurrents de la saga sont également au rendez-vous : Monoghan et Monroe – les Dupont et Dupond de la Criminelle –, Steve Carella, dont la fidélité envers sa femme Teddy se trouve mise à l’épreuve, Meyer Meyer, qui tient à des étudiantes une conférence sur le self defense, et un Bert Kling s’apprêtant à demander en mariage sa dulcinée. Nulle place à l’ennui, donc, dans cette enquête menée tambour battant par un McBain au top de sa forme. Un pur régal.