Saison sèche (Peter Robinson, 1999/2000)
Saison sèche est un roman policier où l’inspecteur Alan Banks doit mener une drôle d’enquête : un été caniculaire a en partie asséché un lac, mettant au jour un squelette datant de plusieurs dizaines d’années. Une mission pas vraiment aisée pour notre héros et son acolyte, la belle et énigmatique Annie Cabbots, car les anciens habitants de ce village englouti dès 1946 se comptent sur les doigts d’une main… Le Canadien (d’origine britannique) Peter Robinson livre ici un excellent polar, couronné en 2001 par le Grand Prix de Littérature policière. La trame ressemble à celle de L’homme du lac, de l’Islandais Indridason, mais le résultat est bien plus réussi. Ce roman de plus de 500 pages (pas une de trop) est en effet très prenant : il se lit facilement grâce à un style fort agréable. En outre, la double intrigue (une dans le « présent », qui traite de l’enquête de Banks, l’autre dans l’ancien village durant les années 40), apporte un rythme haletant au récit. La restitution de la vie quotidienne du village pendant la guerre est également très bien restituée. Autre grande force du texte : la psychologie des personnages est minutieusement fouillée. Banks en particulier : son divorce, ses difficultés de communication avec son fils et son patron, sa relation complexe avec Annie… Tout est subtilement décortiqué, de manière à rendre plus « vivant » – et forcément attachant – le héros. En conclusion, un roman aux multiples richesses, remarquablement construit et captivant de bout en bout. Quel talent !